lundi 2 février 2009

"Moteur" important de l'Italie : Fiat sera durement touché par la crise en 2009


MILAN (AFP) — Le groupe automobile italien Fiat, qui avait réussi ces dernières années un redressement spectaculaire, ne sera pas épargné en 2009 par la crise qui touche tout le secteur et s'attend à une très sombre année.

Pour la première fois depuis son retour aux bénéfices en 2005, Fiat a révisé fortement à la baisse ses prévisions jeudi, deux jours après avoir annoncé une première riposte à la crise en nouant une alliance avec Chrysler.

Le groupe prévoit pour cette année une baisse de la demande d'environ 20% et un résultat courant, indicateur clé de la gestion industrielle, "supérieur à un milliard d'euros", contre une fourchette de 4,3 à 4,5 milliards d'euros prévue dans son plan industriel 2007-2010.

Il table par ailleurs sur un bénéfice net "supérieur à 300 millions d'euros".

Le groupe avait déjà préparé le marché en octobre en annonçant plusieurs scénarios, dont le "pire" prévoyait un bénéfice courant de 1,5 milliard d'euros et un bénéfice net de 400 millions. Mais son patron Sergio Marchionne avait assuré qu'il ne croyait pas à cette éventualité.

Ces nouvelles prévisions, "même réduites significativement", sont cependant encore "trop optimistes" pour les analystes de Morgan Stanley.

Mauvaises nouvelles supplémentaires: Fiat ne versera pas de dividende pour 2008, sauf pour les actions d'épargne, et suspend son programme de rachat de titre.

Les analystes s'inquiètent par ailleurs de la dette industrielle du groupe, qui a explosé à 5,9 milliards d'euros, sous l'effet des investissements, contre un chiffre positif de 355 millions un an plus tôt.

Conséquence: le titre s'effondrait de 11,85% à 3,92 euros vers 15H00 (14H GMT).

"Comme prévu à la fin du troisième trimestre, les trois derniers mois de 2008 ont confirmé une détérioration significative des conditions de marché" qui vont se poursuivre au cours d'un "premier trimestre (2009) particulièrement difficile", a expliqué Fiat.

Peu après l'annonce des résultats de l'entreprise phare du pays, le chef du gouvernement Silvio Berlusconi a annoncé la convocation d'une table ronde sur l'automobile, alors qu'il avait exclu jusqu'à présent une aide à ce secteur.

Fiat est la première entreprise privée italienne et emploie 78.000 personnes dans la Péninsule. Depuis l'automne, elle a massivement eu recours au chômage technique.

En 2008, le groupe a accusé une baisse de son bénéfice net de 16,2% à 1,721 milliard d'euros tandis que son chiffre d'affaires a progressé de 1,5% à 59,38 milliards. Le nombre de véhicules vendus a baissé de 3,6% à 2,15 millions.

Mais sur le seul quatrième trimestre, son bénéfice net, tiré vers le bas par la branche automobile, a été divisé par plus de trois à 180 millions d'euros.

Alors que le groupe avait réussi un redressement spectaculaire, grâce au succès de nouveaux modèles et au lancement d'alliances ciblées, la crise l'a obligé à changer radicalement de stratégie.

Mardi, il a annoncé la formation d'une alliance avec l'américain Chrysler, à travers laquelle il devrait prendre 35% de l'américain en échange de l'accès à sa technologie, mettant en oeuvre la nouvelle doctrine de M. Marchionne: grossir ou mourir.

Après Chrysler, Fiat pourrait aller beaucoup plus loin et étudierait un mariage avec le français PSA ainsi qu'une augmentation de capital préalable, afin que le famille Agnelli ne dilue pas trop sa part, selon La Repubblica.

Fiat a démenti le lancement de cette augmentation de capital, sans toutefois dire un mot sur PSA.


Source: AFP

Mesures italiennes pour le secteur automobile…

Le secrétaire général de la CGIL Epifani évalue à au moins 2 milliards l’aide que le gouvernement devrait apporter au secteur automobile, au lieu des 3 ou 400 millions dont on parle à Palazzo Chigi selon Il Corriere della sera .

Le bonus pour l’achat d’une voiture pourrait etre de l’ordre de 1.500 euros, révèle La Repubblica).

La prèsidente de la Confindustria Marcegaglia évalue à 7-8 milliards les sommes qui manquent pour batir un vrai plan anti crise (Il Sole24ore).

Italie: début d'une table ronde sur la crise de l'automobile

ROME - Une table ronde sur la crise du secteur automobile convoquée par le gouvernement italien a débuté mercredi 28 janvier en début de soirée au siège du gouvernement, devant lequel environ 400 salariés du groupe Fiat étaient rassemblés, a constaté une journaliste de l'AFP.

Le chef du gouvernement Silvio Berlusconi a convoqué cette réunion la semaine dernière, après avoir exclu jusque-là une aide spécifique au secteur.

Il n'était pas encore certain que des mesures de soutien au secteur soient annoncées à l'issue de la rencontre à laquelle participent les associations de constructeurs et les syndicats.

"Il y a une série d'hypothèses et la table ronde convoquée aujourd'hui est destinée à faire le point pour arriver très vite à un paquet de mesures", a déclaré avant la rencontre le ministre du Développement économique Claudio Scajola, qui n'a pas souhaité donner de chiffres.

Selon la presse, le montant du plan de soutien, qui passerait par une prime à la casse afin d'acheter des véhicules neufs et moins polluants, devrait se situer entre 260 et 400 millions d'euros.

Mais avant même son annonce, ce plan essuyait déjà des critiques.

"J'ai entendu que l'on parlait de 300 millions et cela me semble peu, vu que (le président français Nicolas) Sarkozy met cinq milliards en France", a déclaré Sergio Chiamparino, le maire de gauche de Turin (nord), centre de l'industrie automobile italienne.

"Les périodes de chômage technique sont de plus en plus longues et fréquentes depuis septembre et du coup on gagne moins, je me retrouve avec 700 euros par mois pour nourrir ma famille", a expliqué à l'AFP l'un des manifestants, Alvaro Giuliani Guzman, ouvrier depuis 5 ans à l'usine de Pomigliano d'Arco de Fiat près de Naples (sud).

"Les fonds débloqués par le gouvernement doivent rester en Italie et non pas aller à des usines Fiat à l'autre bout du monde. Notre usine de Pomigliano et les emplois qu'elle génère en font un des plus grands pôles industriels de la région, la crise peut donc faire beaucoup de dégâts sur ce bassin d'emplois", a-t-il ajouté.

Dans l'usine Fiat de Mirafiori à Turin, la plus importante du groupe, une partie des ouvriers ont débrayé en milieu d'après-midi.

Les ventes de voitures neuves ont chuté de 13,36% en Italie en 2008, le pire résultat de ces douze dernières années, amenant les entreprises, dont Fiat qui est le premier employeur privé du pays avec 78.000 salariés, à mettre massivement leurs salariés au chômage technique.

Le patron de Fiat, Sergio Marchionne a prévenu que sans mesures de la part du gouvernement, 60.000 employés du secteur risquaient de perdre leur emploi.

La "patronne des patrons" italiens Emma Marcegaglia est même allée jusqu'à évoquer le chiffre de 300.000 postes en danger en comptant les emplois indirects au début de la réunion, selon l'agence Ansa.

La France, la Grande-Bretagne, l'Allemagne et l'Espagne ont notamment déjà annoncé des mesures de soutien au secteur automobile.


Source: AFP

Mesures gouvernementales: Pourquoi l’Etat Français vient en aide à l’automobile

L’industrie traverse sans doute la plus grave crise de son histoire.

Constructeurs, sous-traitants, syndicats, pouvoirs publics... Tous les acteurs de la filière étaient présents au ministère de l'Economie et des Finances, mardi 20 janvier, pour l'ouverture très attendue des états généraux de l'automobile.
Une réunion au sommet pour venir en aide à une industrie frappée de plein fouet par une dégradation de la conjoncture extrêmement violente et rapide, provoquée par la crise financière et la récession économique.
Des ventes en chute libre sur tous les grands marchés
Ce retournement de tendance est d'autant plus spectaculaire que les ventes d'automobiles en France avaient progressé de 4,6 % sur les six premiers mois de 2008. Mais, depuis, elles se sont littéralement effondrées. Sur décembre, le recul a atteint 15 % malgré les mesures de soutien annoncées comme l'instauration d'une prime à la casse (1.000 euros par véhicule âgé de plus de dix ans).
La France n'est pas la seule à être touchée. Les ventes sont en chute libre sur tous les grands marchés matures sans exception. Relais de croissance de l'industrie, les pays émergents ne sont pas non plus épargnés, à l'instar de la Chine, où les ventes n'ont crû que de 6,8 % l'an dernier : le taux de croissance le plus faible en dix ans. Et le creux de la vague reste à venir, selon les professionnels qui anticipent une poursuite de la baisse de 10 à 20 % des immatriculations en Europe de l'Ouest au cours du premier semestre 2009.
Dans une industrie à coûts fixes comme l'automobile, l'effondrement des ventes s'accompagne inévitablement d'une dégradation sensible de la rentabilité. 
Les uns après les autres, constructeurs et équipementiers ont revu à la baisse leurs objectifs de rentabilité sur l'ensemble de l'exercice 2008. Si Peugeot et Renault devraient rester encore bénéficiaires, cela pourrait ne plus être le cas sur l'année en cours.
Dans ce contexte incertain, « c'est la survie d'un certain nombre de constructeurs, de fournisseurs et de distributeurs qui est en jeu dans les mois à venir », s'inquiète Carlos Ghosn, P-DG de Renault. Face à leurs nombreux défis, les acteurs du secteur n'ont d'autre choix que de mobiliser leurs ressources financières, accélérer leurs restructurations et même éventuellement s'allier à d'autres.

60.000 emplois menacés en Italie dans le secteur de l'automobile

Sergio Marchionne, le patron de Fiat, estime que 60.000 emplois pourraient être supprimés dans le secteur de l’automobile en raison de la crise. Le gouvernement a prévu d’étudier la question mercredi.

Agir vite afin d’éviter une catastrophe sociale. C’est le message qu’à lancé le patron du groupe automobile italien Fiat Sergio Marchionne, selon qui 60.000 employés du secteur automobile pourraient se retrouver au chômage en Italie si le gouvernement ne prend pas des mesures afin de soutenir le secteur. «Nous attendons de la part du gouvernement une action destinée à tout le secteur de l’automobile, qui enregistre des ventes en baisse de 60% par rapport à l’année dernière» a affirmé Marchionne, visiblement alarmiste. Les propos du patron de Fiat viennent ainsi s’ajouter à la longue liste d’appels lancés au gouvernement par les différents syndicats, qui mettent en avant le risque d’une catastrophe aux conséquences sociales et économiques désastreuses.

Volte-face du gouvernement

Face à l’urgence de la situation et aux mesures de chômage technique prises à répétition par le groupe Fiat depuis l’automne dernier, Silvio Berlusconi a prévu une table ronde avec les différents représentants du secteur mercredi à Rome. Initialement farouchement opposé à l’idée de venir en aide au secteur de l’automobile italienne, le président du Conseil a finalement été contraint de s’y résigner. Berlusconi a également dit que Rome était en contact permanent avec d’autres capitales européennes, notamment Paris, afin de prendre des mesures qui ne soient pas discriminatoires vis-à-vis d’autres sociétés.

Fiat, qui va rentrer à 35% dans le capital de Chrysler, accusé une baisse de son bénéfice net de 16,2% à 1,721 milliard d’euros tandis que son chiffre d’affaires a progressé de 1,5% à 59,38 milliards. Le groupe s’attend par ailleurs à un recul de ses ventes d’environ 20% cette année.


Source: Le Figaro du 26/01/2009